J'ai bien mis 4 jours pour prendre la décision... un peu de recul est toujours le bienvenu afin de digérer les frustrations. Loin de moi l'idée de partir en guerre ou de ressembler au hooligan basic dont l'objectivité s'est dissoute dans son cerveau reptilien ou de créer des polémiques sans lendemain...

En fait, la question qui me taraude est la suivante: est ce que revenir sur les événements de mercredi soir fera la différence ou pourrait d'une manière ou d'une autre contribuer à faire évoluer la situation ?

Malheureusement, j'ai bien peur que poser la question, c'est déjà y répondre...

Partons du principe que cette démarche fait partie de ma thérapie.

Mais avant de revenir sur les derniers matches, j'aimerais revenir sur un événement qui a eu lieu quelques années plus tôt. Suite au retrait d'une équipe de LNA, la SHL doit trouver une solution en urgence et décide d'octroyer une licence LNA (sur le tapis vert) à un club évoluant dans une catégorie de jeu inférieure. Les démarches sont entreprises et 2 clubs romands, dont le Chênois, sont approchés. Finalement, un club argovien évoluant en LNB postule également. Après consultation des personnages clés du club et une assemblée générale extraordinaire, le Chênois décide de se présenter. La suite est connue. Les présidents composant la SHL font un pari audacieux en offrant une licence LNA de deux saisons à notre club. 

J'aimerais là saluer le courage des présidents visionnaires des mythiques Kadetten, BSV, Pfadi, Wacker ou RTV. Ils ont collectivement prit conscience que le développement du handball en Suisse passait probablement par la Suisse Romande. Cet appui produirait des effets bénéfiques à long terme. Même si l'expérience a été difficile à vivre pour le Chênois, ses bénévoles, ses sponsors et ses joueurs, le bilan après 7 année de haut niveau est réjouissant. Grâce à l'installation d'une dynamique sportive, le handball romand poursuit sa croissance, tant en nombre de licenciés qu'en terme de résultats sportifs. Notons que la zone romande est la seule qui se développe favorablement en Suisse...  

Evidemment cette décision n'a pas fait que des heureux. L'équité sportive a été mis à mal. Des articles cinglants ont été écrit de part et d'autre de la Sarine, fustigeant cette approche peu académique de la gestion d'un championnat. Comme attendu et anticipé, la descente en 1ère ligue d’abord, avec remontée en LNB deux saisons plus tard, a finalement constitué un virage important pour le club. Catégorie de jeu correspondant à nos aspirations initiales, elle représente le lieu idéal pour l'épanouissement d'un projet à long terme. Ceci dit, si les présidents de LNA ont vu d'un bon œil l'arrive des romands dans le haut niveau, ce n'est probablement pas le cas dans les catégories inférieures. C'est évident qu'avoir un adversaire se situant à l'opposé de la Suisse constitue un coût supplémentaire pour les clubs et pour des équipes habituées à prendre le vélo pour aller au match.

Tout le monde ne peut pas être visionnaire, n'est-ce pas!

Sur le fait accompli, les arbitres n'ont pas eu l'occasion de s'exprimer. Les contraintes de déplacements supplémentaires, les différences culturelles et de jeu semblent influencer le comportement et la perception des hommes en noir. Semaine après semaine, nous constatons une certaine connivence entre les directeurs de jeu et l'adversaire. Certes, chacun le sait, les romands sont paranos de nature... mais nous maintenons notre opinion que dès lors qu'un arbitre entretient une proximité avec l'un ou l'autre des protagonistes, la neutralité du jugement est biaisée. Et bien là, c'est systématiquement avec l'autre... La barrière de la langue explique probablement ces rapprochements avec les joueurs adverses mais la bienséance voudrait qu'une distance s'impose entre le duo arbitral et nos opposants. 

On va me dire que mon objectivité est subjective ou que mon attachement au club perturbe ma capacité à conserver suffisamment de recul...

J'aimerais alors que l'un d'entre vous m'explique pourquoi les arbitres se permettent de mettre en doute la qualité des maillots "Hummel" identiques à ceux de notre adversaire du soir mais déchirés au bout de 10 minutes de jeu.

J'aimerais que l'on justifie un carton rouge après 10 minutes de jeu pour un geste antisportif à l'un de nos joueurs – une décision juste – mais sans la réciproque quelques minutes après pour un geste tout autant inadmissible... délivré c'est vrai par l'adversaire.

J'aimerais que l'on m'explique pourquoi l'un des meilleurs joueur Chênois, agressé, bénéficiant de plates excuses du coupable (après la rencontre), sortant blessé au cours d'un match, en incapacité pour plusieurs semaines, inspire au duo arbitrale la remarque "fair play" suivante : arrête tu fais la comédie...  

J’aimerais comprendre pourquoi lorsque l’un de nos joueurs jure contre lui-même, il écope directement d’une exclusion - la réciproque n’étant jamais appliquée.

J’aimerais que l’on m’explique pourquoi toutes actions litigieuses est automatiquement et systématiquement sifflées contre nous.

Finalement et ce qui me fait le plus de soucis, c'est que je n'imagine pas une seule seconde une paire d'arbitres autant expérimentée que celle qui a officié mercredi dernier, évoluant au plus haut niveau du handball Suisse, ne pas consciemment et intentionnellement amener la rencontre là où elle le désire...

Voilà, je ne vais pas aller plus dans les détails. Je vous encourage simplement à visionner deux des rencontres les plus récentes du CS Chênois Genève Handball en LNB (contre Kadetten -

http://www.handballtv.ch/sport/handball/111954-sg-gs-kadetten-espoirs-sh-cs-chenois-geneve-mnlb, et Yellow -

http://www.handballtv.ch/sport/handball/112092-cs-chenois-geneve-yellow-winterthur-mnlb) qui illustrent tout ce que je viens d’évoquer et qui sont, d’une certaine manière, symbole de ce que nous vivons depuis plusieurs saisons. Un must! Et là, rien à dire à nos adversaires qui ont juste fait leur boulot.

Si cette mascarade devait se poursuivre, nos frères d'Outre-Sarine se retrouveraient probablement dans un championnat consanguin dès la saison prochaine. Je ne sais pas vous, mais moi je ne le leur souhaite pas.

Alors, sans même aborder les différences culturelles, le style handballistique latin apporte certainement une touche exotique à l'ensemble de la famille du handball helvétique. Nos cousins "germains" feraient bien de le comprendre. La France et l'Espagne le démontrent régulièrement lors des championnats du Monde. 

Finalement, et pour finir sur une touche positive, j'aimerais souligner la bravoure de notre équipe. Contre vents et marées, à 7 contre 9, elle poursuit ses efforts. La jeunesse de l'effectif devrait inspirer les plus grincheux qui étaient les premiers à fustiger la composition de l'attelage chênois. La réalité aujourd'hui est tout autre. Les jeunes issus de l'excellente formation genevoise ont démontré tout leur savoir faire.

Et même si cette bouteille à la mer n’aura qu’un seul mérite, soigner ma paranoïa, je conserve le secret espoir que dans un avenir proche, les décisions arbitrales seront tout simplement plus équilibrées. 

Vivons nos buts. 

Laurent